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Les copropriétaires de la galerie Basly toujours dans l'expectative... |

À gauche, Benetton est ouvert. En face, derrière les gardiens Khalid, Samir et Xavier, c'est fermé. © La Voix du Nord
Une partie ouverte, une partie fermée... Qu'en est-il de la galerie commerciale Basly ? Hier après-midi, la moitié des six copropriétaires se sont réunis. Avec, toujours, cette inquiétude de ne pas pouvoir l'exploiter entièrement.
PAR FRÉDÉRIC CAMUS
lens@info-artois.fr
À deux pas de l'entrée du parking situé à l'arrière, un bureau tout simple. C'est là que Marc Dupire et son épouse, qui possèdent des cellules commerciales et le parking souterrain, Pascal Cordier, propriétaire de 1 980 m² au sous-sol, et les représentants du Furet du Nord se sont retrouvés. Ceci en présence de Nicolas Beun, syndic de SERGIC à Douai. Ce dernier a rappelé l'historique de la galerie : « Elle n'était pas aux normes de sécurité incendie pendant onze ans et, en 2007, la préfecture a fait une mise en demeure de placer la galerie en conformité. Les copropriétaires ont engagé 400 000 E pour ces travaux. Aujourd'hui, alors qu'il reste 70 000 E à solder pour lever les quatre ou cinq réserves mineures liées à la sécurité après plusieurs passages des commissions de pompiers, la trésorerie fait défaut. » Mais là n'est pas le problème le plus important, selon Marc Dupire : « Nous avons tous investi une forte somme en respectant la charte des travaux de sécurité (sas, levée automatique des rideaux, portes coupe-feu et anti-panique, poste de sécurité, caméras, alarmes...), et la mairie de Lens attend la levée des dernières réserves... Personnellement, mon parking de 55 places est fermé alors que la ville connaît des problèmes de stationnement, et voilà six mois on m'a obligé a engager un gardien alors que les lieux sont vides ! Pire : on a bloqué l'issue du parking, rue Gambetta, et je ne peux plus sortir mes propres voitures. » Nicolas Beun a adressé des courriers en mairie, Mme Dupire a rencontré MM. Delcourt et Lefranc, les copropriétaires ont accepté les mesures de compensation, à savoir l'embauche de gardiens, mais les choses n'avancent pas. « On a autorisé la réouverture provisoire de l'espace de fitness mais je n'en touche pas les loyers depuis près d'un an, se plaint M. Dupire. Au total, j'ai dû perdre 200 000 E. » « Et moi qui avais un projet de cellule commerciale, de plaine de jeux ou de restaurant à thème, je n'ai rien pu faire depuis six ans, ajoute M. Cordier, soit une perte d'exploitation de 350 000 E. Je ne touche pas un centime et je paie mes charges. Comme il s'agit d'une SCI, un jour je devrai peut-être déposer le bilan. » Selon les copropriétaires, la galerie est maintenant aux normes à plus de 98 %. Alors, comment débloquer la situation ? Françoise, secrétaire au siège du Furet du Nord à Lomme, estime que « la solution passe sans doute par la mairie ». Et en choeur les copropriétaires se disent « qu'en assouplissant les règles, quitte à nous donner une échéance pour régler le solde, lever les réserves et faire passer rapidement une commission de sécurité, tout pourrait rentrer dans l'ordre. Car sans autorisation d'exploitation des cellules commerciales et du sous-sol, on ne fait que décaisser notre trésorerie. » Ils ont également ajouté un détail concernant les normes de sécurité : « En son état actuel, on pourrait déclasser la galerie dans la catégorie de moins de 3 500 m², ce qui engendrerait des dispositions moins draconiennes en nombre de sprinkleurs, ces installations d'extinction automatique à eau que l'on pose au plafond. » Vu de l'extérieur, il semble qu'un peu de compréhension entre les uns qui défendent leur bien à exploiter et les autres qui souhaitent une sécurité maximale des personnes mettrait un terme à cette trop longue histoire de la galerie Basly. Le commerce de proximité en sortirait forcément vainqueur.